ObjectifÉvaluer le positionnement et la consolidation osseuse des butées postérieures de l’épaule effectuées sous arthroscopie.Type d’étudeÉtude prospective de cohorte.Patients et méthodesEntre novembre 2009 et janvier 2014, 25 patients (20 hommes et 5 femmes) présentant des luxations ou subluxations postérieures récidivantes involontaires de l’épaule ont été opérés entièrement sous arthroscopie avec mise en place d’une butée osseuse de crête iliaque associée à un Bankart postérieur. L’âge moyen à l’intervention était 27 ans (14–58). La greffe osseuse bicorticale était introduite dans l’articulation glénohumérale par une canule, et fixée au niveau du col postérieur de la glène par deux ancres avec sutures ; la réinsertion associée du labrum postérieur permettait de placer la butée osseuse en position extra-articulaire. Nous avons étudié le positionnement, la consolidation et le remodelage de la greffe osseuse, en comparant les images radiographiques et tomodensitométriques réalisées à 1 et 6 mois de l’intervention.RésultatsVingt et un patients ont pu être revus à plus de 6 mois de recul. Sur le scanner à un mois, la butée était jugée affleurante dans 7 cas, latérale dans 12 cas et médiale dans 2 cas. Sur le scanner à 6 mois, la greffe osseuse était remodelée dans tous les cas avec lyse partielle de sa partie supérieure. Dans 4 cas la greffe était jugée totalement lysée, avec dans un cas une récidive de l’instabilité. Trois patients ont été réopérés : 1 récidive d’instabilité et 2 cas d’ancres trop obliques et débordantes. Trois patients gardaient une appréhension postérieure. Subjectivement, 18/21 patients (86 %) étaient satisfaits ou très satisfaits.Conclusions(1) Le positionnement des butées postérieures sous arthroscopie est plutôt débordant ou affleurant. (2) La consolidation osseuse de la butée postérieure peut être obtenue sans utiliser de vis, grâce à une fixation par ancres et sutures. (3) Les butées se lysent à la partie supérieure, probablement du fait des moindres contraintes humérales (Loi de Wolff). (4) Du fait de cette lyse osseuse supérieure, l’ancre supérieure peut devenir débordante et agressive pour le cartilage humérale : les ancres doivent donc être positionnées tangentiellement à la surface articulaire et non pas obliques.