IntroductionL’échelle ACL-RSI a été développée et validée, notamment en français, pour évaluer l’impact de facteurs psychologiques sur le retour au sport après reconstruction du ligament croisé antérieur. L’objectif principal de l’étude était de proposer et de valider cet outil dans l’instabilité d’épaule quel que soit le type de prise en charge médico-chirurgicale.Matériel et méthodesÀ partir de la version française de l’échelle ACL-RSI, le terme « genou » a été remplacé par le terme « épaule ». Cette version bêta dushoulder instability return-to-sport after injury(SIRSI) a été testée par un groupe de 10 patients sportifs opérés pour une instabilité chronique antérieure post-traumatique d’épaule, puis adaptée aux remarques de la population test. La version finale a ensuite été validée selon la méthodologie internationaleconsensus based standards for the selection of health status measurement instruments(COSMIN). Une étude rétrospective a concerné l’ensemble desrugbymenayant déclaré un épisode d’instabilité d’épaule survenue sur un terrain de rugby, en match ou en entraînement, auprès de la compagnie d’assurance de la Fédération française de rugby durant la saison sportive 2012–2013. Les échelles utilisées comme questionnaires de référence étaient le WOSI et le Walch-Duplay. Au dernier recul, les patients ont rempli les 3 questionnaires en ligne. L’échelle SIRSI a été renseignée deux fois à 15 jours d’intervalle. Des tests statistiques ont évalué : la validité de construit par un test de corrélation r de Pearson, la validité discriminante par un test de Mann-Whitney, la cohérence interne par le coefficient alpha de Cronbach, la fiabilité par le coefficient de corrélation intra-classeret la faisabilité par le pourcentage de réponses manquantes et les effets plancher et plafond.RésultatsSoixante-deux patients ont été tirés au sort, âge moyen 26 ± 5,2 ans, 5 femmes/57 hommes, 70,9 % joueurs professionnels ou compétiteurs, ayant un recul de 4,6 ± 1,6 ans du premier épisode d’instabilité d’épaule. Au total, 30/62 (48,4 %) ont été opérés de leur épaule en moyenne 1,6 ± 1,2 ans après cet épisode. Le SIRSI était fortement corrélé aux questionnaires de référence (r = 0,80,p > 10–5). Le score SIRSI moyen était significativement supérieur en cas de retour au rugby (60,9 ± 26,6 % vs. 38,1 ± 25,6 %,p = 0,001). La cohérence interne de l’échelle était élevée (alpha = 0,96). La reproductibilité du test-retest était excellente (r = 0,93, IC95 % [0,89–0,96],p > 10–5). Tous les items étaient renseignés et les effets plancher et plafond étaient faibles (3,2 %).ConclusionL’échelle SIRSI est une échelle valide, reproductible et permet d’identifier les patients prêts à reprendre leur sport habituel après un épisode d’instabilité d’épaule, opéré ou non opéré.