IntroductionLes ruptures massives postéro-supérieures de la coiffe des rotateurs, d’origine dégénérative, rétractées avec une atrophie musculaire et une infiltration graisseuse avancée, sont difficiles à réparer anatomiquement. La médialisation de la réinsertion permet de diminuer la tension de la réinsertion, facilite la cicatrisation tendineuse et diminue le risque de rupture et représente une option thérapeutique. L’objectif de cette étude était de comparer les résultats cliniques et radiologiques d’une médialisation inférieure à 10 mm et celle supérieure à 10 mm.Matériels et méthodesIl s’agit d’une étude prospective, monocentrique, comportant 30 patients (7 femmes, 23 hommes), d’âge moyen 63 ans (44–85). La rupture était postéro-supérieure, rétractée type 2 ou 3 (Patte) avec une infiltration graisseuse inférieure ou égale à 3. Une médialisation a été pratiquée au dépend du cartilage de la tête humérale, sous arthroscopie après une large libération des tendons rétractés. Nous avons individualisé 2 groupes de patients : l groupe 1 (8 patients, médialisation entre 5 et 10 mm), groupe 2 (14 patients, médialisation entre 10 et 15 mm).L’évaluation pré- et postopératoire a été effectuée à l’aide des scores de Constant Murley, de l’ASES, du SSV (valeur fonctionnelle), du VAS pour la douleur, ainsi qu’une évaluation radiologique par une IRM postopératoire selon la classification de Sugaya.RésultatsAvec un recul moyen de 29 mois (9–58), tous les scores ont progressé de façon significative (p > 0,5). Les résultats cliniques du groupe 1 étaient meilleurs que ceux du groupe 2 (p > 0,5) : score de Constant 75,1 ± 8,9 (groupe 1), contre 71,7 ± 7,8 (groupe 2). Le score de Constant pondéré 95,3 ± 13,9 % (groupe 1), 87,4 ± 13,3 % (groupe 2). ASES score 88,1 ± 8,2 (groupe 1) versus 83,2 ± 11 (groupe 2). VAS 0,6 ± 0,9 (groupe 1), 1,2 ± 1,1 (groupe 2). SSV 87,5 ± 8,9 (groupe 1), 82,3 ± 13,6 (groupe 2). L’évaluation radiologique par IRM a trouvé aussi des résultats meilleurs pour le groupe 1. Score de Sugaya de I et II dans 75 % chez les patients du groupe 1, contre 50 % chez le groupe 2. Une rérupture est survenue chez 2 patients appartenant au groupe 2. Avec un taux de complication de 14 % pour le groupe 2 contre aucune complication pour le groupe 1.ConclusionLa médialisation est une option thérapeutique intéressante si le muscle est encore fonctionnel dans les ruptures retractées type 2 ou 3 avec une infiltration graisseuse inférieure à 3. De meilleurs résultats ont été obtenus avec une médialisation modérée de 5 à 10 mm.