IntroductionL’évaluation radiologique de la fusion intersomatique (FI) est controversée et le scanner en coupes fines reste actuellement l’examen de référence même si les artéfacts dus aux implants en métal rendent son interprétation difficile. Cette étude a pour but d’étudier la pertinence de l’IRM comme outil d’évaluation de la FI après arthrodèse postérieure lombaire (APL) instrumentée avec implant intervertébral en tantale. Notre hypothèse est que l’IRM permet d’évaluer la FI après APL.Matériels et méthodeIl s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, de 52 APL d’un niveau (discopathie dégénérative : 42 ; spondylolisthésis par lyse isthmique : 10) avec 2 cages intervertébrales en tantale sans greffe osseuse intersomatique. La FI était appréciée à un an de recul sur des radiographiques statiques et dynamiques et une IRM faite selon un protocole dédié. Deux radiologues ostéoarticulaires séniors analysaient ces IRM à la recherche de ponts spongieux continus (PSC) intersomatiques sur les coupes frontales et sagittales. La consolidation était alors considérée comme acquise (grade I) s’il existait un PSC sur au moins 2 coupes successives frontales ou sagittales, possible (grade II) si un PSC était observé sur une seule coupe et absente (Grade III) en l’absence de PSC ou si le pont spongieux était discontinu.RésultatsQuarante-huit patients ont pu être inclus avec un recul moyen de 55 mois (25–74). Aucune faillite du matériel n’était constatée. La mobilité intervertébrale sur les radiographies dynamiques était toujours inférieure à 5°. En IRM, la FI était de grade I (71 %), de grade II (8 %) ou de grade III (21 %). La concordance interobservateur était de 100 % pour les radiographies et 81 % pour l’IRM avec un coefficient Kappa à 0,56 [0,35–0,77].DiscussionUtilisé sans ajout d’autogreffe, le tantale permet une étude radiographique standard satisfaisante. L’IRM est imparfaite pour l’évaluation de la FI : elle n’a de valeur que positive (71 % dans notre étude). Lorsqu’elle ne montre pas de PSC, aucune conclusion sur la fusion ne peut être proposée. On peut penser que les progrès de la tomodensitométrie (réduction des artefacts) permettront d’améliorer l’évaluation de la FI, sauf si l’on considère que le but recherché est l’ostéointégration des 2 faces de l’implant et que celle-ci suffit à assurer la continuité intersomatique sans pont osseux continu d’un plateau à l’autre.Niveau de preuveGrade IV.