IntroductionLes lésions associées du LCA et du plan médial sont fréquentes. Faut-il utiliser le gracilis et semi-tendineux lors d’une atteinte du plan médial ? Notre objectif était de déterminer la part de stabilisation en valgus assurée par le gracilis et le semi-tendineux pour différents niveaux lésionnels d’atteinte du plan médial.Matériel et méthodeIl s’agissait d’une étude cadavérique portant sur 10 genoux. L’installation était faite sur un banc d’essai avec des poulies permettant de reproduire les différents tensions tendineuses (quadriceps, semi-tendineux, gracilis, biceps fémoral, semi-membraneux). Les mesures étaient faites à l’aide d’une analyse du mouvement optocinétique (Motion analysis). La laxité en valgus (étalonnée par un capteur de force fixé à 100 N.m-1) a été mesuré à 0, 30 et 60° de flexion successivement selon le protocole lésionnel suivant : genou intact, section du LCM, puis section du POL. Pour chaque état, 4 conditions de charge des tendons semi-tendineux et gracilis ont été testées : les deux tendons en charge, semi-tendineux en charge et gracilis déchargé, gracilis en charge et semi-tendineux déchargé, puis les deux tendons déchargés).RésultatsLa section successive du LCM et du POL entraînaient une augmentation croissante des laxités en valgus (p < 0,05) avec le POL agissant majoritairement à 0° et le LCM à 30°. La décharge concomitante du semi-tendineux et du gracilis majorait la laxité en valgus à 0 et 30° (p < 0,05). La décharge isolée du semi-tendineux ou du gracilis montre une tendance non significative à la majoration de la laxité en valgus (respectivementp = 0,065 etp = 0,094).ConclusionsLe semi-tendineux et le gracilis ont une fonction significative dans la stabilisation du genou en valgus, mais dans une proportion moindre que celui des structures ligamentaires médiales (LCM et POL). L’utilisation du semi-tendineux et du gracilis n’est donc pas recommandée dans les reconstructions du LCA avec atteinte du plan médial.