La spondyloarthrite (SpA) est une maladie multifactorielle complexe possédant une forte composante héréditaire, reflet d’un terrain génétique prédisposant. Les études familiales ont permis d’estimer l’héritabilité de la maladie à plus de 90 % et d’établir son caractère multigénique. En effet, si l’antigène HLA-B27 est le facteur majeur de susceptibilité à la maladie, expliquant à lui seul 25 à 50 % de la prédisposition génétique, plus de 20 autres locus de susceptibilité à la maladie ont été identifiés ces dernières années grâce à de vastes études d’association pan-génomiques (Genome Wide Association Studies [GWAS]). Un grand nombre de polymorphismes de susceptibilité sont partagés entre la SpA et d’autres maladies inflammatoires qui lui sont fréquemment associées comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou le psoriasis. Par ailleurs, des études génétiques s’intéressant à l’ensemble des sous-types de SpA ont permis de confirmer certaines des associations déjà mises en évidence dans la spondylarthrite ankylosante (SA), sous-type emblématique de la maladie. L’ensemble de ces éléments est en faveur d’un terrain génétique partagé entre ces différentes pathologies. Ces découvertes ont également permis d’identifier ou de confirmer de nouvelles voies intervenant dans la survenue de la SpA comme la voie de différenciation lymphocytaire Th17 ou la famille des aminopeptidases. Des études fonctionnelles ont également démontré les conséquences de certains polymorphismes de susceptibilité (comme le polymorphisme rs30187 dans le gèneERAP1 ou rs11209026 dans le gèneIL23R) permettant de mieux comprendre l’implication des locus dans la maladie. Cependant, le polymorphisme causal reste à identifier pour la majorité des locus de susceptibilité. Malgré les découvertes récentes, l’ensemble des variants identifiés à ce jour n’explique qu’une très faible partie de la prédisposition génétique totale et le défi actuel consiste à identifier ce qui constitue encore la part « d’héritabilité manquante ». Le développement rapide du séquençage haut débit pourrait aider à la découverte de variants rares, difficiles à identifier par les approches GWAS classiques.