La narcolepsie avec cataplexie est une maladie rare (20 à 30 cas pour 100 000 sujets) survenant souvent dans la seconde décade caractérisée par des accès de sommeil irrésistibles, des cataplexies (pertes brutales du tonus musculaire à déclenchement émotionnel) et quelques autres signes accessoires comme les hallucinations hypnagogiques, les paralysies du sommeil, un mauvais sommeil de nuit et une prise de poids. Le diagnostic est clinique mais nécessite un enregistrement polysomnographique de nuit et de jour pour confirmer le diagnostic en objectivant une latence moyenne d’endormissement de moins de huit minutes avec au moins deux endormissements directs en sommeil paradoxal. Une association avec le typage HLA DQB1*0602 est très fréquente (> 92 %) mais peu spécifique car présent dans 20 % de la population générale. La physiopathologie repose sur la perte des neurones à hypocrétine dans l’hypothalamus avec l’absence d’hypocrétine-1 dans le liquide céphalorachidien (taux d’hypocrétine-1 inférieur à 110 pg/mL) retrouvée chez presque la totalité des patients avec cataplexie typique survenant dans un contexte sporadique. L’origine de cette destruction neuronale est vraisemblablement de nature auto-immune. Le traitement comprend des stimulants de la veille (modafinil, méthylphénidate), des anticataplectiques (antidépresseurs) et du sodium oxybate. Les perspectives thérapeutiques sont les agonistes de l’hypocrétine, et les antagonistes des récepteurs H3 de l’histamine.