LesNocardiasont des actinobactéries aérobies, ubiquitaires et saprophytes dont le principal réservoir est le sol. L’inhalation de la bactérie, souvent aéroportée par le vent au sein de fines particules de poussière, par des sujets immunodéprimés, représente la principale source de contamination responsable dans 80 % des cas d’atteinte pulmonaire. À partir de ce foyer primaire, laNocardiapeut diffuser rapidement à la plupart des organes du corps, mais le cerveau reste le plus touché. Quant à la contamination cutanée primaire, elle est classiquement liée à une blessure (épine, morsure ou griffure d’animal, etc.). La nocardiose est une maladie rare et on estime qu’il survient entre 150 et 300 nouveaux cas tous les ans en France avec un âge moyen de 66 ans et un sex-ratio homme/femme entre 2 et 3. Le diagnostic microbiologique définitif au niveau de l’espèce ou complexe d’espèce se fait par séquençage du gènerrs, mais une analyse multigénique peut se révéler nécessaire dans certains cas. Aujourd’hui, le système de spectrométrie de masse de typematrix assisted laser desorption-ionisation-time of flight(MALDI-TOF) permet d’identifier rapidement avec une faible marge d’erreur les quatre espèces ou complexes d’espèces les plus fréquemment retrouvés en clinique :Nocardia farcinica,Nocardia abscessus,Nocardia novaetNocardia cyriacigeorgica. En termes de profil d’antibiorésistance, lesNocardiasont des bactéries présentant classiquement des profils dépendants de l’espèce imposant la réalisation d’un antibiogramme systématiquement pour adapter le traitement. Les auteurs présentent, dans ce chapitre, la démarche diagnostique détaillée desNocardiaainsi que les principaux profils de sensibilité des espèces ou complexes d’espèces les plus fréquents en cliniques.