IntroductionL’intoxication au paracétamol, médicament disponible dans tous les foyers, est l’une des plus fréquentes dans le monde et source persistante de décès toxiques. La N-acétylcystéine (NAC) en est l’antidote de référence. L’objectif de cette présentation est de faire un point sur les dernières modifications concernant les indications et modalités d’administration de la NAC, en se basant sur les recommandations des sociétés savantes internationales et les données originales publiées.RésultatsSelon les recommandations formalisées d’experts français publiées en 2006, la NAC est indiquée au cours des intoxications graves au paracétamol (dose supposée ingérée ≥ 125 mg/kg), confirmées par le dosage de paracétamol interprété sur le nomogramme de Rumack et Matthew (zones de toxicité possible ou probable). Plusieurs protocoles sont applicables chez l’adulte et l’enfant :par voie veineuse, 150 mg/kg en 1 h, suivie de 50 mg/kg en 4 h puis de 100 mg/kg sur 16 h etpar voie orale, en l’absence de vomissements ou d’utilisation du charbon activé, 140 mg/kg suivi de 70 mg/kg/4 h pendant 72 h. L’effet protecteur est maximal si l’antidote est administré moins de 10 h après l’ingestion. Le seuil de toxicité est abaissé en cas d’alcoolisme chronique, de malnutrition, de prise d’inducteurs enzymatiques du cytochrome P450, de prise répétée de paracétamol, de prise simultanée de triméthoprime/sulfaméthoxazole ou de zidovudine. Si le patient est vu au-delà de 24 h ou si des signes d’hépatite cytolytique sont déjà présents, la NAC à 300 mg/kg/24 h doit être administrée jusqu’à la guérison. Des réactions anaphylactoïdes peuvent survenir, surtout pendant l’administration de la dose de charge et chez l’asthmatique. Elles sont souvent liées à une administration trop rapide de la NAC. Récemment dans un essai randomisé, un schém...