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3-MeO-PCP et 4-MeO-PCP : confusion des isomères et risque majeur de toxicité

Auteurs : Allard S1, Deslandes G1, Gaborit B2, Lomenech H3, Pineau A1, Jolliet P1, Garret C2, Monteil-Ganiere C1
Affiliations : 1Laboratoire de pharmacologie-toxicologie, CHU, Nantes, France2Réanimation médicale, CHU, Nantes, France3Addictovigilance, CHU, Nantes, France
Date 2017 Mai, Vol 29, Num 2, Supplement, pp S47-S48Revue : Toxicologie Analytique et CliniqueDOI : 10.1016/j.toxac.2017.03.063
P1
Résumé

ObjectifPrésenter un cas d’intoxication aiguë à un NPS lié à une erreur de produit consommé.DescriptionMonsieur X, 26 ans, consommateur régulier de substances psychoactives, présente brutalement, lors d’un dîner, une hypertonie généralisée avec révulsion oculaire puis rupture de contact. Le Samu constate des sueurs profuses et une hypertonie axiale, traitée par midazolam (50 mg au total). Le patient présente par la suite un coma justifiant une intubation et une sédation par propofol. À l’arrivée en réanimation, les pupilles sont réactives, en myosis bilatéral, les constantes vitales et le scanner cérébral sont normaux. Une tentative d’arrêt de la sédation est marquée par un réveil agité non conscient. L’évolution nécessite l’introduction de midazolam en IVSE avec boli de propofol, puis de lévomépromazine en IVSE. À J4, le patient s’auto-extube sans complication respiratoire, mais avec persistance de l’agitation. En plus de son traitement habituel (méthadone 50 mg/jour, venlafaxine LP 37,5 mg/jour, oxazépam 50 à 150 mg/jour), le patient déclare avoir consommé ce jour-là de la MDMA (1 g en 10 injections IV), un cannabinoïde de synthèse (AB-Fubinaca, 20 à 30 joints) et, vers 19 h, 200 mg de 4-MeO-PCP (4-méthoxyphencyclidine, voie orale). Les analyses sont effectuées dans sang et urines prélevés à J1 et sur une poudre retrouvée au domicile.MéthodesUn dépistage urinaire par immunoanalyse (CEDIA®) et un screening sanguin et urinaire par GC-MS et UHPLC-DAD sont réalisés. Les molécules identifiées dans le sang sont dosées par UHPLC-DAD, sauf les amphétamines dosées par LC-MS/MS. La poudre est analysée par GC-MS et UHPLC-DAD. L’alcoolémie est mesurée par immunoanalyse (Roche diagnostics®sur COBAS 8000®).RésultatsL’alcoolémie est < 0,1 g/L. Les recherches urinaires de benzodiazépines et amphétamines sont positives. Dans le sang, les molécules suivantes sont identifiées et quantifiées (Tableau 1). Dans l’urine, les mêmes molécules et leurs métabolites sont présents, avec, en plus, du midazolam, du 3-MeO-PCP et de l’AB-Fubinaca. Les métabolites des NPS n’étant pas dans les banques de spectres, ils ne sont pas identifiés. La poudre est identifiée comme du 3-MeO-PCP (GC-MS).ConclusionLa 4-MeO-PCP est un hallucinogène dissociatif de la classe des arylcyclohexylamines, analogue de la kétamine, agoniste des récepteurs NMDA. Les quantités de 4-MeO-PCP habituellement consommées (voie orale) varient de 75 à 250 mg[1]. Nos analyses montrent que la substance ingérée par le patient n’est pas la 4-MeO-PCP, mais la 3-MeO-PCP dont les quantités habituelles par prise varient entre 2 et 15 mg[1]. La symptomatologie du patient est en accord avec celle de 2 cas d’hospitalisation après consommation de 3-MeO-PCP : coma avec agitation persistante[2]. Elle pourrait s’expliquer par une surdose massive en 3-MeO-PCP, liée à une erreur du fournisseur lors de la livraison (commande sur Internet).

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Allard S, Deslandes G, Gaborit B, Lomenech H, Pineau A, Jolliet P, Garret C, Monteil-Ganiere C. 3-MeO-PCP et 4-MeO-PCP : confusion des isomères et risque majeur de toxicité. Toxicologie Analytique et Clinique. 2017 Mai;29(2):S47-S48.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 30/04/2017.


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