IntroductionLes gestes endovasculaires notamment d’embolisation ont modifié ces dernières années la prise en charge en urgence et le pronostic des lésions artérielles hémorragiques, en particulier celles difficilement accessibles chirurgicalement.L’objectif de ce travail est de rapporter notre expérience de la prise en charge par embolisation des lésions hémorragiques artérielles intrapéritonéales, rétropéritonéales ou pelviennes.Matériel et méthodesEntre 2008 et 2020, ont été revues rétrospectivement les données démographiques, indications, le traitement ainsi que les suites postopératoires des patients admis pour lésions hémorragiques abdominales et traités par embolisation. Les patients traités par stent-couverts sont exclus.RésultatsSoixante-trois patients, âge moyen : 56 ans sont admis pour une lésion hémorragique abdominale, responsable d’un état de choc hémorragique dans 45 % des cas (n = 28). Le saignement est survenu en postopératoire d’une chirurgie carcinologique (n = 14) ou orthopédique (n = 4), après un traumatisme fermé (n = 32) ou pénétrant (n = 11) ou encore spontanément (n = 2). Le siège du saignement était : artère iliaque interne ou ses branches (n = 40), artère gastroduodénale (n = 11), artère rénale (n = 6), artère splénique (n = 2), artère lombaire (n = 2), artère gastrique droite (n = 1), artère hépatique (n = 1).Le taux de succès technique est de 92 %. Les 5 échecs sont liés à une récidive du saignement nécessitant un nouveau geste d’embolisation. La durée opératoire était en moyenne de 48 min (30 à 75 min). Les complications sont survenues dans 4 cas : perforation gastrique dans 1 cas et complications au point de ponction dans 3 cas. Durant l’hospitalisation 9 patients sont décédés des conséquences de l’hémorragie (n = 4) ou d’autres causes (n = 5).ConclusionL’embolisation représente un moyen efficace du traitement des lésions hémorragiques abdominales. L’amélioration des moyens d’imagerie au bloc opératoire et la maîtrise des techniques de navigation et du matériel d’embolisation permettent de réduire le temps pour l’obtention de l’hémostase et par conséquence la réduction de la morbi-mortalité.