Vaccin HPV et prévention du cancer du col de l’utérus
Auteurs : Boussageon R, Ferrat E, Flori M, Erpeldinger S, Maynié-François C, Supper I, Pouchain D.Date 2020 Septembre, Num 165, pp 310 - 315Revue : La Revue ExercerType de publication : article de périodique;Introduction. En 2018 en France, l’incidence annuelle du cancer du col de l’utérus (CCU) était d’environ de 6,1/100 000, ce qui en fait aujourd’hui un cancer « rare ». L’article d’Ecollan et al., publié dans exercer en 2018 sur la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), suggérait que le rapport bénéfice/risque de la vaccination anti-HPV dans la prévention du CCU était favorable. Mé thodes. Analyse complémentaire de la méta-analyse Cochrane de Arbyn et al., avec inclusion de l’essai clinique randomisé VIVIANE sur les critères CIN3+ et AIS. Résultats. L’inclusion de l’ECR VIVIANE modifiait les résultats de la méta-analyse Cochrane sur les critères CIN3+ et AIS. À ce jour, il n’est pas démontré que le vaccin anti-HPV diminue l’ensemble des lésions cervicales précancéreuses de haut grade (CIN3+ et AIS), quel que soit le type de HPV. Discussion. La méta-analyse Cochrane de Arbyn et al. n’était pas fiable concernant les CIN3+ et AIS. Il est nécessaire de faire l’analyse complète de tous les essais cliniques randomisés ayant évalué l’efficacité et la tolérance du vaccin HPV avant de promouvoir une généralisation de la vaccination anti-HPV. Ce d’autant plus que les données en vie réelle dans les pays à forte couverture vaccinale ne montrent pas encore de réduction de l’incidence du CCU. Conclusion. En l’absence d’urgence sanitaire, il convient de prendre le temps d’une analyse indépendante, exhaustive, et transparente des données. Étant donné le bénéfice individuel incertain, la décision médicale partagée avec les patientes doit être plus que jamais promue dans cette situation de prévention primaire, d’autant plus que le programme de dépistage organisé du cancer cervical débute.
Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.