Bactériémie à Erysipelothrix rhusiopathiae : un diagnostic pas si facile !
Auteurs : Micaelo M, Rasmy P, Amara M, Lambert J, Coutard A, Pangon BDate 2016 Septembre 1, Vol 74, Num 5, pp 613-615Revue : Annales de biologie cliniqueDOI : 10.1684/abc.2016.1183Erysipelothrix rhusiopathiae, ou bacille du rouget du porc,est responsable chez l’homme d’infections cutanées et d’endocardites. Nous rapportons le cas d’une bactériémie chez un patient de 74 ans, ayant une leucémie lymphoïde chronique (LLC). Suite à un choc, le patient développe un hématome au niveau du pouce gauche qui s’est surinfecté pour lequel un traitement par amoxicilline-acide clavulanique (AAC) à la posologie de 2 grammes/jour per os est instauré pour une durée de 5 jours, après avoir prélevé une paire d’hémocultures. Ces hémocultures sont positives avec des bacilles à Gram positif identifiés le jour même comme E. rhusiopathiae par spectrométrie de masse MALDI-TOF (Microflex Brüker). Sur l’antibiogramme, la souche est sensible aux bêta-lactamines, aux fluoroquinolones et aux macrolides, et résistante à la vancomycine (résistance naturelle), à l’amikacine mais sensible à la gentamicine. Après 5 jours de traitement par AAC, le patient est devenu rapidement apyrétique. Un an après cet épisode, il n’y a eu ni récidive ni signes cliniques pouvant évoquer une endocardite. La résistance naturelle d’E. rhusiopathiae aux glycopeptides souligne l’importance du diagnostic microbiologique (car la vancomycine peut être le traitement de première intention en cas d’isolement d’un bacille à Gram positif dans les hémocultures). L’identification, grâce à la spectrométrie de masse, le jour même de la positivité de l’hémoculture permet de poser rapidement le diagnostic de bactériémie à E. rhusiopathiae et de prescrire l’antibiothérapie adaptée.
Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.