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Origine et traitement des intoxications par inhalation de fumées d'incendie

Auteurs : MEGARBANE B, CHAIBA D, BAUD FDate 2002 Décembre 9, Vol 1, Num 4, pp 241-9Revue : Environnement, risques & santé
Synthèses
Résumé

L'inhalation de fumées d'incendie est responsable d'une toxicité systémique et muqueuse liée à la présence de gaz asphyxiants et irritants. Le monoxyde de carbone (CO) et le cyanure (CN) sont les principaux gaz produits au cours de la combustion dans un incendie et sont responsables d'un syndrome de privation en oxygène et d'intoxication par gaz asphyxiant. Le rôle précis des différents autres gaz toxiques dans la pathogénie n'est pas encore clairement défini. Une perte de connaissance ou un coma évoque un gaz asphyxiant sans pouvoir discriminer le CO du CN. En revanche, l'apparition d'une apnée, d'une acidose lactique importante et/ou d'une défaillance hémodynamique doivent faire suspecter une intoxication cyanhydrique associée à l'inhalation de fumées. Il existe une bonne corrélation entre la concentration sanguine de CO mesuré sur le lieu de l'incendie et la gravité des manifestations cliniques. Par ailleurs, une concentration plasmatique de lactates supérieure ou égale à 10 mmol/Lest un marqueur sensible et spécifique d'une intoxication cyanhydrique associée. Le syndrome d'intoxication par gaz irritant se manifeste par des lésions muqueuses, oculaires et/ou respiratoires. Le diagnostic est porté par l'examen clinique et/ou à l'aide d'examens complémentaires spécifiques. La dysphonie est toujours le signe d'une intoxication sévére. Au cours de l'évolution clinique des patients intoxiqués mais non brûlés, des complications respiratoires et/ou neurologiques peuvent apparaître avec délai. Le traitement symptomatique est l'élément fondamental de la prise en charge et consiste à assurer une oxygénation efficace et à traiter la défaillance respiratoire aiguë. Le recours à l'intubation endotrachéale doit être précoce en cas d'association d'une dysphonie et d'une dyspnée. L'oxygénothérapie hyperbare doit être discutée en fonction de la gravité des manifestations cliniques traduisant la privation tissulaire en oxygène et les effets toxiques des gaz asphyxiants. En cas d'intoxication cyanhydrique associée, l'hydroxocobalamine représente un antidote de choix efficace et sans danger.

Mot-clés auteurs
traumatisme inhalation fumée; intoxication oxyde de carbone; cyanure; oxygénothérapie.;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : John Libbey Eurotext
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MEGARBANE BRUNO, CHAIBA DJAMILA, BAUD FREDERIC. Origine et traitement des intoxications par inhalation de fumées d'incendie. Environnement, risques & santé. 2002 Déc 9;1(4):241-9.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 20/06/2018.


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