À sa sortie du testicule, le spermatozoïde doit traverser l'épididyme. Les fonctions de ce long tubule incluent le transport, le stockage et la maturation finale des spermatozoïdes. Plusieurs marqueurs biochimiques de la présence des sécrétions épididymaires dans le sperme ont été décrits. L'isoforme neutre de l'alpha glucosidase est celui qui est actuellement le plus utilisé, Sa présence dans le sperme informe sur la perméabilité du tubule épididymaire et du vas déférens et s'avère utile dans le diagnostic différentiel de l'azoospermie. Le rôle de l'épididyme dans l'acquisition du pouvoir fécondant du spermatozoïde humain suscite la controverse. Des grossesses survenues chez les conjointes dont l'homme a subi une réanastomose du vas déférens à différents niveaux du tractus reproducteur alimentent cette interrogation. Les paramètres andrologiques de spermatozoïdes prélevés d'épididymes humains appuient par contre le concept de la maturation des spermatozoïdes. Certaines protéines synthétisées par l'épididyme s'associent d'ailleurs aux spermatozoïdes humains et pourraient être impliquées dans l'acquisition du pouvoir fécondant de ces derniers. Ainsi, la P34H, une protéine synthétisée par le corps de l'épididyme, se lie aux spermatozoïde humains et est impliquée dans la liaison à la zone pellucide. La P34H peut être considérée comme un marqueur de la fonction de l'épididyme dans l'acquisition du pouvoir fécondant des spermatozoïdes. Alors que la P34H est présente sur les spermatozoïdes de tous les hommes fertiles, elle est absente des gamètes mâles d'une proportion importante d'hommes souffrant d'infertilité idiopathique. De même, la P34H est absente des spermatozoïdes de plusieurs hommes normospermiques vasovasostomisés n'ayant pas retrouvé leur fertilité après l'intervention chirurgicale. Le marqueur épididymaire de la maturation spermatique qu'est la P34H pourrait contribuer à une meilleure compréhension de la physiopathologie de certaines causes d'infertilité masculine.