Byssinose et asthme professionnels chez les ouvriers exposés aux poussières de coton
Auteurs : LARAQUI C1, RAHHALI A1, LARAQUI O2, TRIPODI D3, CURTES J3, VERGER C3, CAUBET A3Le secteur de l'industrie textile occupe une place importante au Maroc. Il est répandu, diversifié et connaît une évolution rapide tant sur le plan des procédés technologiques que des produits utilisés pouvant être source de nombreuses nuisances. Une enquête de type cohorte rétrospective exposés/ non exposés menée dans deux entreprises de filature de coton à Casablanca a permis d'évaluer la prévalence des manifestations cliniques et des anomalies fonctionnelles respiratoires chez 224 sujets exposés aux poussières de textiles et chez 80 personnes non exposées (personnels administratifs, chauffeurs, gardiens, coursiers...). Cette enquête a consisté en un questionnaire (CECA, OMS), un examen clinique respiratoire, une spirométrie et une analyse des conditions de travail. Parmi les sujets exposés, 45,1 % ont une symptomatologie respiratoire clinique contre seulement 18,3 % des sujets non exposés. Les prévalences de la toux, de l'expectoration, de la dyspnée, de l'asthme et de la bronchite chronique sont respectivement de 25,9 %, 22,3 %, 16,5 %, 11,2 % et 13,4 % chez les sujets exposés contre 6,3 %, 7,5 %, 5 %, 5 % et 6,3 % chez les sujets non exposés. L'exposition semble être responsable de l'apparition des troubles respiratoires car chez les non-fumeurs, les sujets exposés sont plus symptomatiques que les sujets non exposés. Le tabac potentialiserait les effets des aérocontaminants professionnels, car chez les sujets exposés les fumeurs présentent plus de troubles respiratoires que les non-fumeurs. L'altération de la fonction respiratoire surtout de type obstructif, de degré variable, a été retrouvée chez 40,6 % des sujets exposés. Ces résultats doivent nous inciter à instaurer une prévention médicale et technique d'autant plus que le secteur textile occupe une place prépondérante dans l'économie marocaine.