Zoonoses parasitaires transmises par la chair animale en France
Auteurs : DUPOUY-CAMET J1, ANCELLE T1La propension des Français à consommer de la chair animale crue ou peu cuite est à l'origine de la transmission de la toxoplasmose, de la trichinellose, du téniasis, de la bothriocéphalose et de l'anisakidose. Le toxoplasme est source possible d'une maladie congénitale grave quand il touche une femme enceinte non protégée par une infection antérieure. Le risque de toxoplasmose congénitale s'observe dans 0,66 % des 750 000 grossesses annuelles. L'acquisition de la toxoplasmose se fait préférentiellement par la consommation de viande, en particulier celle de mouton, dont le taux d'infection varie de 15 à 70 %. Le programme de prévention de la toxoplasmose congénitale instauré depuis 25 ans coûte chaque année environ 75 millions d'euros à la collectivité nationale. Le nématode parasite Trichinella a été responsable d'une maladie sévère chez plus de 2 400 Français depuis 1975. Dans la plupart des cas, les patients avaient été contaminés par la consommation de viande de cheval au cours d'épidémies urbaines impliquant des dizaines ou des centaines de cas. Quelques cas sont liés à la consommation de sanglier dans le Midi, ou encore à la consommation de porc à l'étranger. Le coût social et médical d'un millier de cas observés en 1985 a été estimé à un million d'euros. Enfin, environ 130 000 Français sont traités chaque année pour un téniasis d'origine bovine. Ce parasite, habituellement bien toléré, entraîne parfois des douleurs abdominales intenses motivant la consultation de spécialistes et la prescription d'examens complémentaires. Aux États-Unis, le coût médical moyen d'un cas de téniasis s'élève à 250 dollars. D'autres parasitoses, liées à la consommation de poisson cru (anisakidose, bothriocéphalose), sont également rapportées en France, mais leur incidence (quelques cas par an) est beaucoup plus faible.