Faute de pouvoir se souvenir, voir et halluciner le passé grâce à la vidéo : Vidéo et psychiatrie
Auteurs : LAVALLEE GDate 2000, Vol 39, Num 2, pp 121-128Revue : Perspectives psychiatriquesDans les psychoses, « ce qui est aboli au-dedans revient du dehors » (Freud, 1915). Ce retour se fait en surinvestissant le pôle perceptif qui se trouve alors chargé d'une grande quantité d'hallucinatoire. Or le film est « désir d'un réel qui aurait le statut d'une hallucination, soit d'une représentation prise pour une perception » (J.L. Baudry, 1975). La perception de séquences de film choisies spontanément et librement, et surinvesties par un adolescent psychotique peut devenir le lieu où le forclos va pouvoir se révéler à ses yeux sur le mode d'une perception à fort « quantum hallucinatoire» (G. Lavallée, 1999). C'est ainsi qu'Ahmed, l'adolescent dont il est question ici, m'a amené spontanément de tels films, sous forme de cassettes vidéo, et c'est en les regardant avec moi qu'il a pu symboliser et appri voiser un passé irreprésentable et terrifiant.