Que faire devant une sténose carotidienne asymptomatique ? L'avis du chirurgien
Auteurs : CHICHE L1, KIEFFER E1En Europe et aux États-Unis, l'incidence des accidents vasculaires cérébraux (AVC) est estimée à environ 200 pour 100 000 par an, 80 % d'entre eux étant de nature ischémique. Dans ces cas, une sténose carotidienne est retrouvée chez près de la moitié des malades dont un tiers, soit environ 10 % de la totalité des AVC, n'ont eu aucun symptôme préalable à l'accident. Contrairement aux consensus établis grâce à l'analyse des essais ECST [1] et NASCET [2-4], concernant les sténoses carotidiennes symptomatiques, plusieurs controverses subsistent, malgré la publication d'études randomisées, en ce qui concerne la prise en charge des sténoses asymptomatiques. Schématiquement, le débat oppose les défenseurs du traitement médical seul mettant en doute les bénéfices de l'endartériectomie carotidienne prophylactique, principalement des neurologues, à ceux soutenant l'efficacité de l'intervention pour prévenir le risque d'AVC ou de décès, principalement des chirurgiens. Après avoir rappelé la définition et les circonstances de découverte d'une sténose carotidienne asymptomatique, l'évolution des pratiques concernant cette pathologie et les résultats des principaux essais publiés, nous exposerons notre attitude et nos recommandations personnelles face à la décision de revascularisation carotidienne prophylactique.