Quoi de neuf dans le traitement des naevus mélanocytaires congénitaux ?
Auteurs : MICHEL J1, CAMBAZARD F1La nécessité de traiter précocement les naevus congénitaux géants, est admise de tous. Le risque de dégénérescence en mélanome, évalué autour de 5 %, en est la principale raison. Le préjudice esthétique avec ses répercussions psychologiques et sociales constitue l'autre motif. La chirurgie ne permet pas toujours une exérèse complète, qui seule permet d'éliminer le risque de dégénérescence, et a souvent une rançon cicatricielle importante. Les techniques de surface (curetage, dermabrasion, laser de relissage) apportent une alternative à la chirurgie dans le traitement des naevus géants congénitaux. Le curetage, tout comme le laser ou la dermabrasion sont des techniques de surface qui se proposent, lorsque la chirurgie est irréalisable pour certains naevus géants en raison d'une surface trop importante ou d'une localisation délicate. Les résultats sont meilleurs lorsque le curetage est très précoce (avant deux semaines de vie). La précocité du traitement laser dans les quinze premiers jours de vie, ne conditionne pas la qualité esthétique. Le curetage des naevus géants très étendus offre des résultats particulièrement intéressants dans l'éclaircissement cutané: 70 à 95 % d'éclaircissement Certaines cicatrices sont hypertrophiques, mais résolutives avec le temps. Une pilosité secondaire est vue dans 1/3 des cas. Au plan carcinologique, le risque de transformation maligne est réduit sans être totalement aboli. Les techniques de surface offrent des résultats cosmétiques particulièrement intéressants dans les nævus géants congénitaux très étendus. Le laser CO2 superpulsé, avec des temps de cicatrisation raccourcis, permet de traiter dans le même temps les naevus satellites quasiment constants (82 % des cas). La technique est plus simple, et moins coûteuse pour le curetage. Au plan carcinologique, au même titre que les autres techniques, le risque de dégénérescence n'est pas totalement aboli mais une surveillance clinique régulière, dont les conditions sont améliorées par l'éclaircissement obtenu, doit permettre de réduire quasi-totalement ce risque.