○ Les traitements utilisés pour traiter les malades atteints de lymphomes cutanés à cellules T (topiques, chimiothérapies diverses, photophérèse, interféron alfa) n'ont pas d'effet démontré sur la durée de survie, mais ont un certain impact esthétique. ○ Le bexarotène (Targretin°) est un rétinoïde de synthèse commercialisé pour traiter les malades adultes, à un stade avancé, réfractaires à au moins un traitement systémique. ○ Deux essais non comparatifs, chez des malades réfractaires ou en rechute après divers traitements systémiques, sont disponibles: l'un chez 58 malades à un stade précoce; l'autre chez 94 malades à un stade avancé. Pour de multiples raisons (absence de critère d'efficacité standardisé, nombreux changements de protocole, etc.), ces essais n'apportent pas d'information de bon niveau de preuves. On ne sait pas quelle est la dose de bexarotène optimale. En l'absence d'essai comparatif, une comparaison indirecte avec les autres traitements systémiques paraît hasardeuse. ○ Pratiquement tous les malades traités par bexarotène ont des effets indésirables: hyperlipidémie ayant conduit à des cas de pancréatite, hypothyroïdies, troubles hématologiques (leucopénie, anémie, etc.). Un risque de cataracte n'est pas exclu. ○ Selon le prix catalogue hors taxes, la dépense médicamenteuse est d'environ 100 euros par jour, au long cours. ○ En pratique, le bexarotène exerce une toxicité importante pour une efficacité très incertaine: il n'y a pas de raison de le conseiller au patient. Les administrations n'auraient pas dû autoriser la commercialisation du beraxotène en l'état du dossier.