Hyperthyroïdie iatrogène et sujet âgé
Auteurs : MACTOUX V1, BOHATIER J1, MARTINS-CONDE F1, LESOURD B1, LOPITAUX R1Sur la base d'une étude rétrospective de 20 cas d'hyperthyroïdies iatrogènes recensées dans un service de court séjour médecine-gérontologique, nous avons pu faire plusieurs constations. L'hyperthyroïdie iatrogène chez le sujet âgé fait en général suite à la consommation d'iode (amiodarone ou injection d'iode lors d'examens complémentaires). Les signes cliniques sont trompeurs car souvent moins spécifiques, moins nombreux que chez le sujet jeune et font errer le diagnostic. Nous avons surtout retrouvé des troubles mnésiques avec confusion, un amaigrissement et une asthénie. La triade de symptômes la plus fréquente dans la littérature reste la tachycardie, l'asthénie et l'amaigrissement. Mais l'apparition de troubles neuro-psychiatriques doit imposer la réalisation d'un dosage des hormones thyroïdiennes. Le choix du traitement se fait en fonction du bilan à la fois biologique et morphologique. Une thyroïde normale avec scintigraphie blanche serait plus à traiter par des corticoïdes. Alors qu'une glande anormale (goitre fréquent chez le sujet âgé) et scintigraphie avec fixation hétérogène pousserait à utiliser des antithyroïdiens de synthèse voir le perchlorate de potassium. Mais en fonction de l'état clinique, l'abstention thérapeutique avec surveillance reste un choix valable. Reconnaître une hyperthyroïdie de façon précoce pourra peut être permettre d'éviter une perte d'autonomie avec institutionnalisation voir le décès.