Vers une classification raisonnée des surcharges en fer et des hyperferritinémies d’origine génétique
Auteurs : AGUILAR MARTINEZ P1, SCHVED J1Depuis la description en 1996 du principal gène impliqué dans l'hémochromatose héréditaire (HH), le gène HFE, un nombre croissant de nouveaux gènes du métabolisme du fer impliqués dans des formes héréditaires de surcharges en fer ou d'hyperferritinémies a été décrit. Une démarche diagnostique raisonnée est nécessaire pour permettre de cibler le ou les gènes d'intérêt pour un patient donné. La démarche est fondée sur l'âge de début de la symptomatologie, sur le type de manifestations cliniques présentées par le patient, sur les signes biologiques (hyperferritinémie isolée ou associée à une élévation du coefficient de saturation de la transferrine), sur le mode de transmission génétique (autosomique récessive ou dominante). Ces caractéristiques permettent de distinguer trois grandes formes cliniques. La forme la plus fréquente est l'hémochromatose de l'adulte ou forme « classique », liée essentiellement à des mutations du gène HFE et très rarement du gène TFR2. L'hémochromatose juvénile est une forme précoce, rare et sévère de surcharge en fer liée à 2 gènes codant pour l'hepcidine et l'hémojuvéline respectivement. Ces deux premiers groupes ont une transmission autosomique récessive. Enfin, les hyperferritinémies héréditaires, de transmission autosomique dominante, peuvent s'accompagner ou non d'une surcharge en fer. La forme sans surcharge en fer correspond au syndrome cataracte hyperferritinémie, lié à des mutations de la région 5'UTR du gène L-ferritine. L'hyperferritinémie liée à des mutations du gène SLC40A 1, codant pour la ferroportine 1 pourrait être moins rare que ce que l'on pensait initialement. Elle a été récemment impliquée dans surcharge martiale particulière, l'hémochromatose africaine. De nouveaux gènes viendront certainement allonger cette liste, mais la distinction de ces trois formes cliniques paraît utile pour l'approche diagnostique de ces affections.



