Neuroleptiques ou antipsychotiques ? Typiques ou atypiques ?
Auteurs : BORDET R1La prise en charge des symptômes positifs et/ou négatifs des psychoses fait appel à une classe de médicaments hétérogène, dont la classification actuelle reste controversée. Si tous ces médicaments possèdent des propriétés leur conférant une action antipsychotique, les plus anciens, pour des raisons historiques ou de marketing, sont encore dénommés neuroleptiques, alors que les plus récents sont qualifiés d'antipsychotiques atypiques. L'atypie des antipsychotiques de deuxième génération est habituellement expliquée par des propriétés pharmacodynamiques différentes de celles des antipsychotiques de première génération et supposées rendre compte d'une incidence moindre des effets extrapyramidaux, d'une moindre hyperprolactinémie, ainsi que d'une plus grande efficacité sur les symptômes négatifs et dans les formes pharmacorésistantes. Néanmoins, les profils pharmacologiques des antipsychotiques de la deuxième génération sont hétérogènes, et tous ne répondent pas de manière complète à la définition, d'autant que d'autres atypies, en termes d'effets indésirables métaboliques, peuvent les distinguer des antipsychotiques de première génération. En outre, l'arrivée de nouveaux agents antipsychotiques ayant un mécanisme d'action différent ne peut conduire à considérer les antipsychotiques que comme une classe médicamenteuse au profil pharmacologique hétérogène, tant sur le plan de l'efficacité que de la tolérance, expliquant que le rapport bénéfice/risque entre les médicaments de cette classe nécessite d'être mieux établi.