Néphropathie de reflux
Auteurs : BAUDOUIN V1Le terme « néphropathie de reflux » désigne les conséquences parenchymateuses rénales du reflux vésico-urétéral. Ces anomalies peuvent être soit congénitales, correspondant à des zones de dysplasie rénale avec réduction du nombre de néphrons secondaire à un trouble du développement métanéphrique en amont d’un reflux, soit acquises, correspondant aux cicatrices parenchymateuses séquellaires des pyélonéphrites aiguës. La néphropathie de reflux est plus fréquente chez les filles que chez les garçons, mais ceux-ci ont des lésions plus sévères et plus souvent bilatérales. Elle est également plus fréquente en cas de reflux de grade élevé mais peut apparaître même en cas de reflux modéré ou en l’absence de reflux à la suite de pyélonéphrites aiguës répétées et/ou traitées avec retard. Ses conséquences cliniques apparaissent le plus souvent plusieurs dizaines d’années après la constitution des lésions et leur sévérité est corrélée à l’étendue de ces dernières. Ainsi la néphropathie de reflux est responsable d’une hypertension chez 10 % des enfants et 10 à 50 % des adultes atteints. Lorsque les lésions sont bilatérales, une insuffisance rénale peut apparaître, le plus souvent tardivement, après 20 à 30 ans d’évolution. Il n’y a pas de critères formels permettant de repérer les sujets à risque, ce qui rend nécessaire un suivi prolongé. La mise en place précoce des traitements antihypertenseurs et des mesures de rénoprotection a pour but de retarder l’insuffisance rénale et de ralentir son évolution.