Objectifs. Le psoriasis unguéal est souvent considéré comme une forme clinique peu propice au développement des espèces fongiques et, notamment, des dermatophytes. Ceci serait lié en grande partie à la parakératose, caractéristique du psoriasis, qui entraînerait un renouvellement rapide des cellules de l'appareil unguéal. Notre étude a voulu rechercher la fréquence des onyxis à dermatophytes, à levures et à moisissures chez 67 patients psoriasiques. Nous voulions, en effet, faire la part entre les infections véritables et les colonisations. Méthodes. Dix-neuf femmes et 48 hommes ont été suivis de novembre 1996 à mai 1997 dans les services de dermatologie de Nancy et de Thionville. Quatre-vingt-deux prélèvements ont été réalisés au niveau des ongles des mains et des pieds. Les principaux résultats. Au total, nous avons obtenu 10 dermatophytes (5 Trichophyton rubrum et 5 Trichophyton mentagrophytes variété interdigitale). 13 moisissures (dont 4 sont probablement impliquées dans un onyxis) et 12 levures. Conclusions. L'association du psoriasis unguéal aux infections fongiques et, notamment aux dermatophytes. n'est pas exceptionnelle. Nous ne pouvons toutefois pas avoir s il s'agit d'affections strictement indépendantes ou favorisées par le psoriasis, car notre étude n'a pas permis de mettre en évidence de nombreux facteurs favorisants. L'histologie unguéale est un outil potentiel dans le diagnostic des mycoses unguéales en général, et celles associées à un psoriasis unguéal en particulier. En effet, une infection mycotique sous-jacente pourrait être aggravée par les traitements entrepris ou par le terrain sur lequel se développe le psoriasis unguéal.