Faisabilité des échelles d'auto-évaluation de la douleur aux urgences
Auteurs : PRULIERE A1, FINANCE J1, LAFFORGUE P1, GUILLOTIN P1, LAURENT J1, CHANSOU A1, OLIVIER M2Objectif : Trois échelles d'auto-évaluation de l'intensité de la douleur sont actuellement à la disposition des équipes soignantes : l'échelle verbale simple (EVS), l'échelle numérique (EN) et l'échelle visuelle analogique (EVA). Notre étude s'est intéressée à la faisabilité comparée de ces trois échelles dans un service d'accueil des urgences (SAU). Matériel et méthode : Etude prospective comparative randomisée sur population ouverte de 518 patients, réalisée pendant 6 semaines non consécutives entre mars et juin 2002. Nous avons évalué pour chaque échelle le taux de réponse, le temps de réponse, la facilité d'explication du soignant et la compréhension du patient. Nous avons également comparé la faisabilité de ces trois échelles dans la population générale, puis selon l'âge, selon les motifs de consultation et selon la présence de facteurs d'incompréhension. Résultats : Dans la population générale, la faisabilité de l'EVS et de l'EN s'avère significativement meilleure que celle de l'EVA. Chez les sujets de plus de 65 ans, notamment en présence de facteurs d'incompréhension, l'EVS est la méthode de choix. Selon les motifs de consultations, aucune méthode ne semble supérieure aux autres. Enfin, l'utilisation de l'EN est plébiscitée par le personnel soignant. Conclusion : Cette analyse montre que l'EVS et l'EN sont des échelles performantes pour l'évaluation de l'intensité de la douleur dans un SAU, l'EVS devant être privilégiée chez les patients aux capacités d'abstraction ou de communication altérées. Contrairement aux recommandations officielles, l'EVA n'est probablement pas la meilleure méthode.