Histologie testiculaire et études méiotiques dans les stérilités de type non obstructif
Auteurs : GHALAMOUN-SLAIMI R1, GUICHAOUA M1L'avènement de l'ICSI couplée à la biopsie testiculaire et le développement de nouvelles méthodes d'investigation de la spermatogenèse apportent un regain d'intérêt pour l'analyse de la spermatogenèse à partir de la biopsie testiculaire. Si on veut progresser dans le diagnostic étiologique, la connaissance des mécanismes et les risques pour l'embryon des azoospermies et des oligospermies sévères de type non obstructif, il est nécessaire d'établir le « phénotype testiculaire » de chaque patient. Pour cela, nous réalisons systématiquement chez tout patient qui a une biopsie testiculaire associée à une ICSI, une étude histopathologique, faite sur un fragment testiculaire de la taille d'un grain de riz prélevé au cours de la biopsie, et une étude méiotique réalisée sur le matériel non utilisé pour l'ICSI et contenant toutes les cellules germinales immatures. L'étude histopathologique doit être à la fois quantitative et qualitative. Elle permet de classer les anomalies du testicule en 4 grands groupes de lésions: le syndrome des cellules de Sertoli seules, la hyalinisation des tubules, les lésions diffuses de la spermatogenèse, l'atrophie mixte du testicule. L'étude méiotique visualise les chromosomes dont le comportement reflète l'état d'altération de la spermatogenèse. Le marquage des complexes synaptonémaux avec l'anticorps COR1/SCP3 nous a permis de décrire plusieurs types d'anomalies que l'on observe avec des fréquences variables dans les spermatogenèses altérées, cependant des profils particuliers émergent dans les syndromes d'étiologie connue. Nous nous sommes particulièrement intéressés aux défauts d'appariement des chromosomes (asynapsis) au cours du stade pachytène de la prophase I de la méiose. Nous avons montré que les taux d'asynapsis étaient significativement plus élevés dans les azoospermies de type non obstructives (NO) que dans les obstructives (O). Chez deux patients du groupe NO qui avaient des taux particulièrement élevés, nous avons suggéré la présence d'un déficit primaire de la méiose. L'un de ces patients est porteur d'une microdélétion AZFc. Un taux élevé d'asynapsis a aussi été mis en évidence chez un patient porteur d'une microdélétion AZFb. Par ailleurs, quelque soit l'étiologie de la défaillance de la spermatogenèse, un arrêt partiel ou total de la méiose se produit au milieu du stade pachytène. A partir de ces travaux, nous avons proposé l'hypothèse que le point de contrôle du pachytène était situé au milieu de ce stade.