Il s'agit d'une patiente âgée de 52 ans, suivie au cabinet médical depuis une dizaine d'années. Dans ses antécédents personnels, on relève des migraines prémenstruelles, une hernie discale avec des blocages du dos à répétition ayant finalement motivé une laminectomie et une cure de hernie discale L4-L5 il y a environ six ans, des problèmes au niveau du compartiment interne du genou droit en relation avec une chondromalacie, puis enfin un syndrome de stress post-traumatique survenu à la suite d'une descente de rivière en canoë au cours de laquelle elle a vu son mari et ses deux fils disparaître sous les eaux après qu'ils aient perdu la maîtrise de leur embarcation dans un passage de rapides. En fait, le mari et les deux fils, emportés par les flots, ont été masqués par les tourbillons et l'importante quantité d'écume; ils se sont finalement tirés d'affaire sans trop de mal, se sont récupérés dans une petite crique en aval puis ont rejoint le reste du groupe de navigateurs environ un quart d'heure plus tard. A la suite de cet événement, la patiente a développé un état anxieux et des troubles du sommeil, avec notamment des angoisses et une remémoration très fréquente de l'accident, comme un film qui passe et repasse. Elle a été traitée avec succès par hypnose et a été débarrassée complètement de ses symptômes après cinq séances. Le problème actuel de la patiente remonte à un peu plus de deux ans, en février, lorsqu'elle a consulté pour des douleurs de l'hémiface droite, fulgurantes et invalidantes, déclenchées par la mastication et par certains attouchements au niveau du territoire des branches maxillaire et mandibulaire du nerf trijumeau. Le médecin a alors suspecté une névralgie du trijumeau, mais chez cette patiente en bonne santé qui travaillait à plein temps, en l'absence d'autres symptômes neurologiques, ce coup de tonnerre dans un ciel bleu lui semblait tout de même un peu bizarre, ce qui a motivé une reprise de l'anamnèse et la réalisation d'examens complémentaires.