Vers une approche physiopathologique des troubles de l'éjaculation
Auteurs : GIULIANO F1, MACKENNA K2, DROUPY S1, RAMPIN O3, IZARD V1, BENOIT G1, JARDIN A1Les mécanismes locaux de l'éjaculation comprenant l'émission et l'expulsion du sperme sont commandés non seulement par la composante sympathique de l'innervation autonome mais également par l'innervation parasympathique auxquelles s'associe l'innervation somatique de la musculature striée périnéale empruntant le nerf pudendal. Les 2 phases de l'éjaculation sont médiées par des réflexes organisés aux étages spinaux thoraco-lombaires et sacrés dont l'organisation et la coordination demeurent mal connues. De nombreux neuromédiateurs périphériques participent à la survenue de l'éjaculation : les neuromédiateurs classiques : noradrénaline et acétylcholine mais également des neuromédiateurs non adrénergiques non cholinergiques c'est à dire peptidergiques, purinergiques et le monoxyde d'azote. Le rôle des afférences de l'ensemble tractus séminal dans le déclenchement de l'éjaculation n'a pas été exploré à l'exception de l'innervation de la verge représentée par le nerf dorsal de la verge. La participation de plusieurs centres supraspinaux à la modulation de l'activité des centres spinaux qui commandent l'éjaculation a été mise en évidence : des noyaux hypothalamiques, l'amygdale, et le noyau paragigantocellulaire. Sur la base de ces données anatomiques et neurophysiologiques, la physiopathologie des perturbations de l'éjaculation est ensuite discutée. L'éjaculation prématurée pourrait être liée à l'existence d'une hypersensibilité à la stimulation à la fois périphérique et centrale. Les autres troubles de l'éjaculation résultent d'altérations des mécanismes de commande centraux et/ou périphériques.