Facteurs associés au burnout chez les soignants en oncohématologie : La démarche palliative
Auteurs : LISSANDRE S1, ABBEY-HUGUENIN H2, BONNIN-SCAON S1, ARSENE O2, COLOMBAT P1, BEHAR J1L'épuisement professionnel est fréquent chez les soignants des services de cancérologie. Cependant, aucune étude n'a évalué la fréquence, le profil et les causes en fonction de là catégorie socioprofessionnelle. Nous rapportons les résultats de cette étude chez 29 médecins, 102 infirmiers et 105 aides-soignants (AS) - agents des services hospitaliers (ASH) des services de cancérologie d'établissements publics et privés de la région Centre, la souffrance des soignants étant évaluée par le MBI (Maslasch Burnout Inventory). Trente-neuf pour cent des soignants présentaient un niveau de burnout élevé défini par un score élevé dans au moins une des trois composantes... La catégorie socioprofessionnelle la plus touchée était globalement les médecins (38 %) devant les AS-ASH (35,2 %), les infirmiers (25 %) et les cadres (20 %). Les composantes touchées varient selon la catégorie professionnelle, accomplissement personnel pour les infirmières, déshumanisation de la relation d'aide pour les cadrés et les AS-ASH ; l'épuisement émotionnel est plus fréquent chez les médecins. L'existence d'un épuisement émotionnel était observée dans une population plus âgée, plus ancienne dans le service et confrontée à l'urgence, entraînait une atteinte de la qualité de la vie, et était liée à une mauvaise organisation du travail et à un manque d'échanges dans le service. La composante « déshumanisation » entraînait aussi une atteinte de la qualité de vie et semblait liée à une mauvaise reconnaissance du travail par les médecins. La perte d'accomplissement personnel entraînait des difficultés dans la relations avec les patients et les proches. Ces facteurs incitent à promouvoir une meilleure organisation du travail, une meilleure communication au sein des services, une meilleure reconnaissance du travail des autres pour améliorer la qualité de vie au travail.