Greffe rénale et uropathie obstructive du bas appareil traitée par Botox : à propos d'un cas
Auteurs : EL FELLAH H1, ZAKARIA Y1, FASSI FEHRI H2, BADET L2, MARTIN X2Introduction. - La toxine botulique a vu s'élargir ses applications en urologie, notamment en matière de dysfonctionnement vésicosphinctérien avec de bons résultats au point de l'utiliser, comme nous le rapportons, chez un patient greffé du rein et qui présentait une hypertonie urétrale en partie responsable de l'insuffisance rénale chronique terminale. Observation. - M. E.J, âgé de 25 ans, a été opéré pour mégauretère bilatéral avec dysfonctionnement vésicosphinctérien dans son enfance. Il est pris en charge dans notre service avec une créatinine à 364 μmol/l; l'échographie caractérise une dilatation urétéropyéloalicielle bilatérale et un résidu postmictionnel (RPM) à 300ml. Le bilan urodynamique objective une vessie normoactive normocompliante avec une hypertonie urétrale. Une injection de 300 unités de Botox en intrasphinctérien est réalisée en mai 2003 avec bonne évolution pendant 11 mois. Il reçoit par la suite une deuxième injection sphinctérienne de 200 unités avec une efficacité clinique maintenue pendant au moins six mois. Le patient reçoit une greffe du rein à partir d'un donneur vivant en mai 2005. Une injection sphinctérienne de 100 unités de Botox est réalisée neuf jours après la greffe, puis tous les six mois. Après 16 mois de suivi, la fonction rénale est stable avec un RPM négligeable. Discussion. - L'utilisation de la toxine botulique dans l'hypertonie urétrale non neurogène a été rapportée dans peu d'articles originaux. Son injection au niveau du sphincter strié de l'urètre entraîne une chute des résistances urétrales, améliorant les symptômes obstructifs et permettant son utilisation avec efficacité chez un greffé du rein.