Les inhibiteurs de la calcineurine (ciclosporine [CsA] et tacrolimus) demeurent les principaux immunosuppresseurs en transplantation rénale. Cependant, ces molécules sont associées à de nombreux effets indésirables comme l'hypertension, la dyslipidémie et la néphrotoxicité, qui sont impliquées dans la dysfonction chronique du greffon et altèrent la survie à long terme. Dès la fin des années 1980, des études d'arrêt de la CsA chez des patients sous azathioprine ont montré que cette stratégie était associée à une forte incidence de rejets aigus et elle a donc été abandonnée. Plus récemment, les nouveaux immunosuppresseurs, particulièrement le mycophénolate et les inhibiteurs de mTOR,ont réveillé l'intérêt de l'arrêt des inhibiteurs de la calcineurine en transplantation rénale. Les premières études ont impliqué des patients porteurs d'une dysfonction chronique du greffon et ont montré que la minimisation de la CsA conduisait à une stabilisation, voire une amélioration significative de la fonction rénale. Des travaux cliniques ont alors été initiés pour arrêter systématiquement les inhibiteurs de la calcineurine sous mycophénolate mofétil ou sirolimus chez des patients stables.Toutes ces études ont confirmé que l'arrêt des inhibiteurs de la calcineurine améliorait la fonction rénale mais était associé à une augmentation de l'incidence des rejets aigus, conduisant à discuter de nouvelles stratégies comportant de très faibles doses d'inhibiteurs de la calcineurine en association avec le mycophénolate ou les inhibiteurs de mTOR pour préserver la fonction rénale sans augmenter le risque de rejet aigu. Les premiers résultats obtenus par le blocage de la voie de costimulation par le belatacept suggèrent un nouvel avenir pour les protocoles sans inhibiteur de la calcineurine.