Fièvre méditerranéenne familiale « Maladie périodique »
Auteurs : KONE-PAUT I1La fièvre méditerranéenne familiale (FMF) ou « maladie périodique » est la cause la plus fréquente et la plus anciennement reconnue des fièvres récurrentes héréditaires. Le diagnostic est facilement évoqué chez un enfant issu d’une population à risque qui présente des crises typiques : accès fébriles durant 48-72 heures, douleurs abdominales, douleurs thoraciques, myalgies et plaque érysipélatoïde. Il est parfois plus difficile quand le tableau clinique est incomplet et quand l’histoire familiale n’est pas contributive. La FMF est une maladie génétique autosomique récessive. Le gène (MEFV) et la protéine correspondante (pyrine) ont été identifiés en 1997, ce qui rend actuellement possible une confirmation génétique dans la majorité des cas. La pyrine est exprimée dans les leucocytes et les monocytes. Elle intervient dans ces cellules sur trois voies physiologiques assez reliées que sont l’apoptose, la sécrétion de cytokines et la régulation du cytosquelette, et joue donc un rôle important dans l’inflammation. Son traitement repose sur l’administration quotidienne de colchicine qui est efficace sur les crises dans plus de 90 % des cas et permet de prévenir une amylose secondaire. Du fait de l’ancienneté de sa description et de la communauté du domaine pyrine à d’autres protéines médiatrices de l’inflammation comme la cryopyrine impliquée dans les syndromes liés au déficit en CIAS1, la FMF peut être considérée aujourd’hui comme le prototype des maladies auto-inflammatoires.