L'expression morphologique aboutissant à la production de plantes chlorophylliennes à partir de la culture in vitro d'ovaires non fécondés de blé dur (gynogenèse) est étudiée. Après 4-5 semaines de culture dans les conditions optimales essayées, un cal blanchâtre sort de la base de l'ovaire dont il se détache. Après repiquages successifs sur des milieux de prérégénération et de régénération, on observe la présence de zones vertes, d'où prennent naissance des bourgeons. Il est démontré qu'une réponse positive à la gynogenèse dépend du génotype. L'étude du milieu d'induction, dont la composition de base est celle du milieu de Murashige et Skoog, montre que l'acide 2,4-dichlorophénoxyacétique est indispensable pour l'initiation du cal et l'obtention des régénérations vertes. D'autres facteurs, comme un prétraitement thermique des épis (5 à 15 j à 5°C) et une période d'obscurité de 2-5 semaines suivie d'un éclairement quotidien de 16 h, stimulent la gynogenèse chez le blé dur. Toutes les plantes formées sont vertes et des comptages chromosomiques effectués au niveau des méristèmes racinaires révèlent le nombre haploide: n = 14.