Glatiramère (COPAXONE°): Avec recul: toujours pas d'utilité prouvée dans la sclérose en plaques
Date 2009, Vol 29, Num 312Revue : La revue PrescrireChez les patients atteints de sclérose en plaques évoluant par poussées (forme récurrente-rémittente), faute de mieux, le traitement de référence est un interféron bêta qui diminue le nombre des poussées sans effet démontré sur l'aggravation du handicap. • Lors de sa commercialisation en 2003, la balance bénéfices-risques du glatiramère en injections sous-cutanées quotidiennes était défavorable. Nous avons recherché ce qu'il en était 6 ans plus tard. • Un essai chez 764 patients, comparatif, non aveugle, durant un an, n'a pas mis en évidence de différence statistiquement significative entre le glatiramère (20 mg par jour) et l'interféron bêta-1a quant au taux de patients ayant une nouvelle poussée (17 % versus 16 %) ni de ceux ayant une aggravation du handicap (8,7 % versus 11,7 %). • Dans un essai randomisé en double aveugle ayant duré 9 mois, une dose de 40 mg de glatiramère par jour n'a pas eu une efficacité différente de celle de 20 mg de glatiramère par jour sur l'aggravation du handicap. Mais le nombre de patients n'ayant pas eu de poussée a été plus important: 76,1 % versus 52,3 %. • Dans les formes progressives, l'efficacité du glatiramère n'a pas été supérieure à celle d'un placebo dans un essai d'une durée de 3 ans chez 943 patients. • Le profil d'effets indésirables du glatiramère lors de sa commercialisation était dominé par les réactions locales au point d'injection, très fréquentes, et les réactions à distance peu après l'injection. • Le recul après commercialisation montre que les réactions locales sont parfois graves (nécroses, lipodystrophies). • Dans l'essai les ayant comparées, la dose de 40 mg de glatiramère par jour a provoqué plus souvent des effets indésirables locaux et à distance que la dose de 20 mg par jour. • En pratique, en 2009, la balance bénéfices-risques du glatiramère est toujours défavorable. Mieux vaut l'éviter et en rester à un interféron bêta, faute de mieux.