Neuroleptiques: troubles de la déglutition
Date 2010, Vol 30, Num 324, pp 746-748Revue : La revue Prescrire• Des observations probantes publiées en détails et des études rétrospectives de divers types ont montré que des troubles de la déglutition sont imputables aux neuroleptiques. Les troubles gênent les patients et ont parfois des conséquences graves: déshydratation, cachexie, sensation d'étouffement, asphyxie, fausse-routes parfois compliquées de pneumonies éventuellement mortelles. • Les patients à risque semblent d'une part les patients traités depuis longtemps et souffrant de troubles extrapyramidaux dont des dyskinésies tardives, d'autre part, les patients qui ont commencé un traitement par un neuroleptique depuis quelques jours, ou qui ont augmenté la posologie récemment. La diminution de la posologie voire l'arrêt du neuroleptique sont en général suivis d'une régression des troubles. • Les examens radiologiques dynamiques objectivent des anomalies de la déglutition: mouvements dyskinétiques depuis la langue jusqu'en haut de l'œsophage, contractions anormales de l'œsophage, ralentissement des mouvements, etc. • Les mécanismes évoqués sont: l'effet sédatif ; les dyskinésies tardives ; les dyskinésies aiguës ; l'effet atropinique source de sécheresse buccale: l'effet alpha-2 bloquant source de sialorrhées. • En pratique, les patients concernés sont divers. Chez un patient jeune souffrant de dyskinésies aiguës, les troubles s'amendent après une diminution de la dose du neuroleptique. Chez un patient plus âgé, prenant au long cours des neuroleptiques, et souffrant de dyskinésies tardives, le traitement est délicat car l'arrêt du neuroleptique expose à une aggravation des symptômes. Chez un patient ayant une maladie d'Alzheimer qui peine à s'alimenter ou tousse lors de la prise de nourriture, évoquer le rôle d'un neuroleptique et l'arrêter peut rendre service au patient.