Cet article cherche à rendre compte d'une dynamique de groupe dans un travail auprès d'enfants porteurs d'une trisomie 21 à laquelle est associée une déficience mentale profonde, ainsi que des troubles psychomoteurs. Si ces troubles s'originent dans l'altération chromosomique et dans les conséquences organiques de cette altération, ils s'originent de même dans la perturbation des processus relationnels, notamment dans les troubles interactifs entre l'enfant et son entourage. Les interactions sont perturbées dès le début de l'annonce de la trisomie, l'entourage ne peut se représenter cette atteinte sans être confrontée à sa dimension mortifère. Il en résulte bien souvent un investissement particulier du corps de ces enfants, investissement qui se traduit par une attitude inadéquate de surprotection ou de rejet. Mais les troubles interactifs ne peuvent à eux seuls rendre compte de l'ensemble des troubles de ces enfants. La limitation des capacités cognitives entraînent les enfants bien souvent à limiter leur activité motrice par intériorisation d'un corps vécu comme monstrueux, à conquérir toujours sans pouvoir soulager la blessure narcissique de l'entourage. Dans ce cadre le travail psychomoteur propose à la fois une stimulation des processus cognitifs en s'appuyant sur l'activité corporelle des enfants, base essentielle de l'émergence de l'accès au symbolisme. Les activités décrites dans le cadre de l'article, choisissent la médiation de l'escalade qui offre l'occasion d'expérimenter, de ressentir et de vivre le corps dans des activités diversifiées toute en référence constante avec son unification.