Hématotoxicité de l’AZT chez des enfants nés de mères infectées par le VIH
Auteurs : LECOINTRE K1, TALON P2, CHAMROEN S1, BELFAYOL L1, EVEILLARD M1, FAUVELLE F1, CISIH de Seine-Saint-Denis. commission enfant1Afin de réduire le taux de transmission verticale du VIH, un traitement par la zidovudine (AZT) est proposé depuis juin 1994 aux femmes enceintes séropositives ayant plus de 200 CD4/mm 3 : pendant la grossesse, lors de l’accouchement et pendant 6 semaines chez le nouveau-né. Nous avons évalué les répercussions hématologiques précoces de ce traitement chez 94 nouveau-nés du département de Seine-Saint-Denis. Deux groupes ont été comparés : le groupe A dont les mères et les enfants ont été traités par AZT et le groupe témoin B n’ayant pas reçu d’AZT. Les moyennes des constantes hématologiques ont été comparées à l’aide d’un test-t de Student en série non appariée (a = 5 %). Le nombre de globules rouges est significativement plus bas dans le groupe A à la naissance et à un mois ; le volume globulaire moyen est significativement plus élevé à la naissance, à 1 mois et à 3 mois. Le taux d’hémoglobine, le nombre de réticulocytes et le nombre de polynucléaires neutrophiles ne sont pas statistiquement différents entre les deux groupes. Les anomalies hématologiques observées dans cette étude concernent la lignée érythrocytaire ; elles sont transitoires et semblent bien tolérées par les enfants. Cependant, des cas isolés d’anémie et de neutropénie ont été observés chez les enfants traités par la zidovudine. Ces résultats confirment en partie ceux de l’étude ACTG 076, et ceux des premières études de R.S. Sperling et de J. Tricoire.