Que reste-t-il des indications des tractions vertébrales ?
Auteurs : JEANNOU J1, GOUPILLE P1, VALAT J1Les tractions vertébrales consistent en l'application de deux forces de sens opposé, selon le grand axe rachidien. Leurs indications dans les douleurs rachidiennes communes sont relativement récentes. On distingue en fonction de l'origine de la force les tractions actives (auto-tractions), les tractions passives (tractions manuelles, poids du corps) ou les tractions par des dispositifs mécaniques (poids et poulies), les plus utilisées. L'intensité de la force de traction doit être inversement proportionnelle à la durée des séances. Elles agissent par distraction des espaces vertébraux et mise en tension des structures para-vertébrales. Les indications des tractions vertébrales sont au rachis lombaire, les lumbagos ou lombalgies d'origine dégénérative évoluant depuis moins de trois mois; au rachis cervical, les névralgies cervico-brachiales récentes par hernie discale modérée ou lésions dégénératives localisées peu évoluées. Les contre-indications sont les douleurs rachidiennes symptomatiques d'affections tumorales, inflammatoires, infectieuses ou autres que la pathologie rachidienne commune. Les tractions sur table sont le type de traction le plus répandue pour le rachis lombaire, le plus souvent soutenues en Europe, intermittents et brèves par procédé mécanique au États-Unis. Au rachis cervical, après un test de traction manuelle en décubitus dorsal l'intensité optimale de traction par système de traction par poulie doit être définie progressivement. L'absence d'amélioration après 3 à 6 séances doit conduire à l'arrêt de cette thérapeutique. L'évaluation clinique se heurte à l'absence de standardisation des techniques utilisées, et les résultats des études sont contradictoires. Cependant les tractions vertébrales gardent, au même titre que les manipulations vertébrales, une place dans l'arsenal thérapeutique des lombalgies et des cervicalgies communes.