Folliculogenèse in vitro : la femme n'est pas une souris !
Auteurs : DRIANCOURT M1Les techniques de folliculogenèse in vitro, particulièrement chez les rongeurs ont fait des progrès spectaculaires ces dernières années. In vitro, ont pu ainsi être obtenus l'ovulation à partir de follicules préantraux ou de complexes ovocytes-granulosa cultivés quelques jours et la naissance de jeunes provenant de la fécondation de tels ovocytes. Très récemment, la mise au point d'un système de culture d'ovaires in vitro (permettant l'initiation de la croissance folliculaire) couplée aux techniques de culture de complexes ovocyte-granulosa de follicules préantraux a permis de réaliser l'intégralité de la folliculogenèse in vitro. Faible nombre de follicules initiant leur croissance quotidiennement, croissance folliculaire de longue durée, telles sont les principales difficultés pour répliquer de tels résultats chez la femme. Les quelques études publiées montrent que les follicules préantraux peuvent survivre et se développer pendant au moins quelques jours. Des résultats encourageants ont été publiés par une équipe qui rapporte une croissance de 125 μm à 1600 μm de diamètre en 2 mois. Si l'intérêt de telles techniques est pour l'instant surtout fondamental (compréhension des mécanismes régulant la croissance folliculaire basale), des applications pratiques pourraient apparaître à plus long terme pour la préservation de l'aptitude à la reproduction de femmes irradiées pour leucémie, pour améliorer la gestion de la reproduction de femmes provenant de familles à ménopause précoce et pour créer des banques d'ovocytes fécondables pour don.