Organogenèse cutanée in vitro : application aux greffes de peau. Discussion
Auteurs : DUBERTRET L1, COULOMB B, CIVATTE J, BOUREL M, BOUISSOU H, RAOUL Y, WOLFF E, SOURNIA J, DAVID G1La culture de fibroblastes cutanés dans un environnement de collagène permet d'obtenir une culture tridimensionnelle résistante dans laquelle les fibroblastes sont différenciés. Ce feuillet dermique peut être recouvert d'une couche de cellules épidermiques permettant de reconstruire in vitro un équivalent de la peau humaine. Cette technique d'organogénèse in vitro a été utilisée, depuis 1983, pour réaliser 33 greffes sur 16 patients brûlés ou souffrant de malformations cutanées géantes (naevi géants). Les résultats obtenus permettent de montrer que si la greffe d'épiderme est essentielle pour sauver la vie des patients en reconstruisant une barrière efficace et définitive, le constituant dermique est également important à moyen terme. En effet, l'apport d'une matrice de collagène et de fibroblastes permet la synthèse, 3 à 6 mois après la greffe, de nombreuses fibres élastiques redonnant à la peau ses propriétés mécaniques normales et à la surface de la peau son micro-relief physiologique. Ces reconstructions cutanées peuvent se faire en une étape ou, mieux encore, en deux étapes permettant d'associer successivement les greffes de derme reconstitué et de feuillets épidermiques obtenus en une grande quantité, grâce à la méthode de Green. Les conditions de préparation de ces biomatériaux vivants nécessitent des contrôles de qualité rigoureux. Leur développement est indispensable car il permettra le remodelage de la peau et sera une base particulièrement intéressante pour la thérapie génique.