Gangrène des organes génitaux externes
Auteurs : HUBERT J1, FOURNIER G2, MANGIN P1, PUNGA-MAOLE M1Le terme de gangrène des organes génitaux externes (OGE) de l'homme regroupe deux entités différentes. La gangrène primitive des OGE (5% des cas) appelée maladie de Fournier décrite en 1883 : gangrène des téguments des OGE sans cause loco-régionale, de mécanisme inconnu et d'évolution inéluctable vers une nécrose de topographie déterminée quel que soit le traitement. La gangrène «secondaire» des OGE (95% des cas) liée à une cause loco-régionale, cutanée, urogénitale ou digestive, dont l'évolution peut être modifiée par la précocité et le type du traitement. La précocité du diagnostic est essentielle : - Dans la vraie maladie de Fournier, pour éviter les complications générales de cette nécrose. - Dans la gangrène secondaire pour limiter l'extension loco-régionale et prévenir les complications générales. Compte tenu de l'évolution galopante de la maladie et dans un but de diagnostic ultra-rapide, de nombreux auteurs préconisent : ponction locale, biopsie ou recherche de gaz sous-cutané par méthode radiologique ou ultrasonique. Le traitement comporte : . Une antibiothérapie, bi ou tri-thérapie permettant de couvrir la flore bactérienne habituellement mixte (Cocci gram positifs, bacilles gram négatifs et anaérobies). . Un débridement chirurgical à la demande, éventuellement répété pour exciser les zones nécrosées, drainer les collections et mettre en place une irrigation des cavités. . Une oxygénothérapie hyperbare. . Eventuellement une dérivation urinaire (cystostomie) ou digestive (colostomie) si l'un des deux appareils est en cause ou si la dérivation facilite la gestion des soins. . La reconstruction chirurgicale (greffe ou lambeaux) si besoin. La mortalité reste lourde, de l'ordre de 20% : <10% si le patient est jeune, si son état général est bon, si le diagnostic est précoce, s'il est bien traité, > 50% s'il est âgé, s'il existe des tares, un retard de diagnostic et de traitement.