Hormones et comportement sexuel de l'homme : données physiologiques et physiopathologiques
Auteurs : BUVAT J1Cet article fait le point du contrôle hormonal du comportement sexuel (CS) chez l'homme. La testostérone (test.) est l'hormone clé. Au moins chez l'animal, elle programme le CS masculin lors d'un premier contact pré- ou périnatal avec les centres nerveux, puis dans un deuxième temps active ce programme à la puberté. Elle est nécessaire au désir sexuel, ainsi qu'aux érections spontanées, matinales et nocturnes. Elle facilite probablement aussi les érections psychiques, bien que de façon moins importante. L'effet stimulant sexuel induit par une augmentation de la test. circulante n'est très marqué que jusqu'à un niveau proche de la limite inférieure des valeurs normales de l'adulte. Au-delà il est plus modeste mais semble persister. L'activité sexuelle pourrait s'auto-entretenir en stimulant la sécrétion de test. Les relations complexes qui unissent chez l'animal test., agressivité et rang social pourraient se retrouver dans une certaine mesure chez l'homme. La plupart des stress physiques et psychologiques inhibent la sécrétion de test., ce qui peut être l'un des mécanismes de leur effet inhibiteur sexuel. Quelques études suggèrent que les taux des fractions biodisponibles de la test. (test. libre et test. non liée à la Sex Binding Protein) seraient mieux corrélés à la fonction sexuelle que celui de la test. totale, mais ceci reste à confirmer. Les androgènes circulants (surtout les formes dites biodisponibles de la test.) diminuent modérément avec l'âge du fait tout à la fois du vieillissement testiculaire et de celui des centres gonadotropes. Ce déclin hormonal ne joue qu'un rôle modeste dans le vieillissement sexuel. Au moins chez l'animal, la test. intervient à chacun des principaux niveaux du contrôle du CS : avant tout centres nerveux supérieurs, également centres nerveux médullaires, ganglions du système nerveux autonome, et sensorialité pénienne. Ses effets nécessitent une métabolisation préalable, le dihydrotestostérone semblant seule impliquée chez l'homme alors que l'estradiol le serait également dans certaines espèces animales. On ne sait pas si des phéromones gardent un rôle physiologique chez l'homme comme chez les autres mammifères. Enfin, chez l'homme, la prolactine n'affecte le CS que lorsqu'elle est en excès. 88 % des hommes hyperprolactinémiques (HPRL) ont des perturbations de l'intérêt sexuel, des érections et / ou de l'éjaculation, qui constituent souvent longtemps le seul signe révélateur de cette affection. Cet effet inhibiteur de l'HPRL sur le CS est du non seulement à une diminution de sécrétion de la test., mais également à un impact sur les neurotransmetteurs cérébraux.