C'est à travers une observation clinique que nous avons voulu ouvrir le débat sur une nouvelle terminologie du syndrome malin des neuroleptiques (SMN). Ce terme inflexible et descriptif est devenu, à notre sens, classique et désuet. La proposition d'une nouvelle dénomination devrait s'élargir à des notions étiopathogéniques, permettant une meilleure flexibilité psychopharmacologique. En effet, nous opposons les circonstances cliniques où l'action propre des neuroleptiques avait été incriminée dans la genèse d'un syndrome malin, aux différentes situations cliniquement apparentées où les neuroleptiques faisaient défaut. Le syndrome hypodopaminergique induit par les neuroleptiques (SHIN) et le syndrome hypodopaminergique apparenté (SHA) sont les deux nouveaux concepts qui s'en dégagent. Certaines explications psychopharmacologiques ont eu le mérite d'être exposées, afin d'illustrer le caractère prédominant de l'axe dopaminergique dans l'engagement du syndrome et l'implication des systèmes intraneuronaux non dopamiergiques dans sa pérennisation.