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Neurostéroïdes : progrès récents

Auteurs : SCHUMACHER M1, AKWA Y1, GUENNOUN R1, ROBERT F1, ROBEL P1, BAULIEU E1
Affiliations : 1U488 Inserm, 80, rue du Général Leclerc, 94276 Kremlin-Bicêtre, France
Date 2001 Mars 15, Vol 3, Num 1, pp 74-84Revue : Médecine thérapeutique / Endocrinologie
Biologie
Résumé

Le terme «neurostéroïdes» a été proposé, il y a déjà presque 20 ans, pour désigner les stéroïdes qui peuvent être synthétisés dans le système nerveux à partir du cholestérol [1]. Au départ, l'hypothèse d'une biosynthèse locale de stéroïdes dans les tissus nerveux était basée sur l'observation que la déhydroépiandrostérone (DHEA) et la prégnènolone (PREG), sous leur forme libre ou esters sulfate, restaient présentes dans le cerveau de rat à des concentrations élevées après suppression de leurs sources classiques, les gonades et les glandes surrénales [2, 3]. Il a fallu plusieurs années pour démontrer que les enzymes impliquées dans la synthèse des neurostéroïdes étaient présentes et actives dans le cerveau et les nerfs périphériques [4]. Il faut cependant insister sur le fait que le terme « neurostéroïdes » ne se réfère pas à une catégorie particulière de stéroïdes, mais uniquement à leur lieu de synthèse : le système nerveux. De ce fait, la progestérone (PROG) peut être considérée comme un neurostéroïde lorsqu'elle est synthétisée dans le cerveau ou dans les nerfs périphériques, et comme hormone sexuelle lorsqu'elle est produite par les ovaires ou le placenta. C'est seulement, depuis ces dernières années que le concept de neurostéroïdes a vraiment émergé et que de nombreux laboratoires se sont intéressés à leur synthèse, leurs mécanismes d'action et leurs fonctions [5]. Il y a plusieurs explications pour l'évolution lente des recherches dans ce domaine : 1) bien qu'ils puissent être présents dans le cerveau à des concentrations supérieures à celles du plasma, ce qui permet leur mesure dans le cerveau total ou de vastes subdivisions du système nerveux par des méthodes radio-immunologiques conventionnelles, les neurostéroïdes sont difficiles à identifier et à mesurer dans des régions discrètes du système nerveux, aux sites où ils sont censés agir. Récemment, une nouvelle méthodologie basée sur la spectrométrie de masse a été développée, permettant d'analyser et de quantifier des stéroïdes dans des régions précises du cerveau [6-7] ; 2) les stéroïdes présents dans le système nerveux peuvent provenir d'une synthèse locale ou de la circulation sanguine. En effet, la majorité des stéroïdes sécrétés par les glandes endocrines, à l'exception des esters sulfates, traversent facilement la barrière hémato-encéphalique. Il est alors difficile de distinguer entre les fonctions des neurostéroïdes synthétisés localement de celles des hormones stéroïdes circulantes ; 3) une fois qu'une étiquette a été attribuée à une molécule, il est difficile d'en changer. Les stéroïdes étaient considérés comme des hormones sexuelles (androgènes, oestrogènes et progestagènes) ou d'adaptation de l'organisme au stress (glucocorticostéroïdes). Il était donc difficile de faire admettre qu'ils puissent jouer un rôle important dans le fonctionnement des cellules gliales et nerveuses au cours du développement, de la régénération et du vieillissement [8].

Mot-clés auteurs
Activité biologique; Biosynthèse; Corticostéroïde; Déhydroépiandrostérone; Homme; Mémoire; Nerf périphérique; Neurohormone; Progestérone; Prégnénolone; Régénération; Système nerveux central;
 Source : John Libbey Eurotext
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
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Citer cet article
SCHUMACHER M, AKWA Y, GUENNOUN R, ROBERT F, ROBEL P, BAULIEU E. Neurostéroïdes : progrès récents. Médecine thérapeutique / Endocrinologie. 2001 Mar 15;3(1):74-84.
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Dernière date de mise à jour : 22/06/2018.


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